L’histoire des boutons de manchette : l’épopée d’un bijou intemporel. Enfants de la passementerie depuis le début de notre ère, les fermoirs de poignet remplacent d’abord les rubans. Depuis toujours, le simple fait de les porter place leur propriétaire au niveau supérieur de l’échelle sociale. Puis la révolution industrielle démocratise ce bijou. Enfin, le XXe siècle et la fameuse chemise aux poignets mousquetaires lui redonnent une nouvelle jeunesse. Brigué par les businessmen, il devient même l’égérie de certaines marques commerciales. Ces dernières années brisent le monopole des smokings. Le bouton de manchette revient en force sur les tenues vestimentaires quotidiennes. Chez l’homme, il est symbole de modernité, voire de décontracté. Chez la femme, il se transforme en accessoire de beauté faciliteur d’énergie positive. Pas mal comme parcours, qu’en pensez-vous ?
Origine des boutons de manchette : l’apanage de la haute société
L’époque des pharaons : une utilisation incertaine
Lors de fouilles, les archéologues ont trouvé des bijoux dont le fermoir correspond à celui d’un bouton de manchette. Aucune preuve ne permet, pourtant, d’assurer que les pharaons les portaient aux poignets. Seul le mécanisme de fermeture justifie qu’on l’y associe.
Angleterre Ve siècle : le fermoir de poignet, selon l’appellation du moment, est souvent fabriqué en bronze et orné d’un dessin pour servir de parement. Quelques tombes dans l’est du Royaume-Uni en témoignent.
XVIIe siècle : le rôle du cravatier
Outre Louis XIV dont le cravatier propose chaque matin nombre de rubans, dentelles, cravates et boutons, les hommes de l’époque utilisent la même chemise plusieurs jours. Les nobles portent donc les cols, manchettes et poignets par-dessus cette dernière. Aristocrates et riches, ils possèdent des boutons principalement en or et en argent, parfois sertis de pierres précieuses. Une chaînette ou un galon de luxe relient alors les deux boutons. Les armes ou les initiales du propriétaire y sont souvent gravées à l’instar des chevalières.
XVIIIe siècle : la fin des poignets amovibles
Changer chaque jour de tenue devient plus courant. Les tailleurs et couturiers rattachent donc les doubles manchettes au corps de la chemise. Mais, fort de son élégance et de sa praticité, le bouton de manchette survit à cette évolution vestimentaire.
La révolution industrielle marque un tournant dans l’histoire des boutons de manchette
Édouard VII : son élégance pratique démocratise le bouton
Édouard VII (1841-1910), fils de la reine Victoria et dandy par excellence, révolutionne la mode masculine. Il popularise les modèles sertis d’émaux et de pierres. Lui porte des boutons de manchette de luxe : des Fabergé précisément. Il marque son époque d’avancées vestimentaires comme le revers au pantalon ou le dernier bouton de veste détaché. Il découvre en Écosse le motif Glen Check qui deviendra, de facto, le célèbre Prince de Galles.
Edouard VII remet les boutons de manchette au goût du jour
L’invention du bouton de manchette moderne
Jusque-là réservé aux rois et aux princes, le bouton de manchette se démocratise à partir de 1850, avec la révolution industrielle. La galvanoplastie notamment offre de nouveaux matériaux.
Aux États-Unis, le joaillier Georges Krementz invente une machine pour produire le bouton de manchette métallique en série. Il fonde en 1866 l’entreprise Krementz & Co qui fabrique le bijou en grand nombre. Il devient déjà un objet publicitaire.
Le XXe siècle et les créateurs de mode
Le bouton de manchette atteint un premier apogée dans les années folles (1920). Les passementiers le révisent et fabriquent des boutons de manchette simples. Les mouvements Art Déco et Cubisme diversifient les métaux et les styles. L’accessoire utile se transforme peu à peu en véritable bijou (nacre, pierres précieuses). La chemise amidonnée se pare de larges manchettes et de grands cols, là encore, pour révéler le statut social. Vieux réflexe quand tu nous tiens…
La vague hippie et la libération des mœurs déteignent aussi sur les tenues vestimentaires. On adopte les modes sport, citadines, mais plus décontractées et les chemises à poignets boutonnés apparaissent. On garde désormais le bouton de manchette pour les occasions solennelles et les cérémonies. Toutefois, les fervents porteurs de costumes, dandy ou businessmen, adorent et restent fidèles aux chemises à poignets mousquetaires et boutonnières.
Le XXIe siècle redonne une nouvelle jeunesse aux boutons
Avides d’unicité et de liberté d’apparence, les jeunes générations retrouvent le goût pour les habits classes et sobres. Cette évolution favorise le retour du bouton de manchette. On le trouve désormais décliné pour tous les budgets et tous les styles.
Les joailliers Cartier et Tiffany sont les grands noms depuis les années 90’s.
Les maisons Paul Smith et Gucci se lancent dans la création de boutons de manchette originaux et les proposent sous forme de bouteille, de ballon et autres objets variés. Il devient l’accessoire de mode indispensable tant pour les hommes que pour les femmes.
« J’en ai une centaine et j’en porte tous les jours », déclare Édouard Philippe en 2018. Tongs, drapeaux français, extincteurs, sa collection éclectique n’a qu’une valeur symbolique pour révéler son humeur du moment.
Chronique des boutons de manchette : et les femmes dans tout cela ?
Dans les années 20, les femmes aussi craquent pour la mode des boutons de manchette. Elles le portent généralement de manière plus fine et stylée. Souvent incrustés de diamants lorsqu’ils sont fabriqués en or, ils existent également en tissu. Le lin et le coton doux prédominent.
De nos jours, pour une femme, endosser des boutons de manchette, c’est assumer sa personnalité et son autorité. Le bouton de manchette femme : nouvel allié de l’émancipation féminine. Qui l’eût cru ?
Boutons de manchette pour Femmes
Boutons de Manchette Femmes – Collection Enora
On les retrouve fréquemment dans les tenues de bureau. Les femmes les utilisent pour pimenter leur tailleur-pantalon. La mode des tailleurs-shorts ramène également les boutons au goût du jour. On sait désormais que les vêtements et parures jouent un rôle dans la confiance en soi.
🎥 La minute paparazzi
Une fois n’est pas coutume, papotons un peu devant un thé so british.
Pendant sa lune de miel, la princesse Lady Diana, découvre une paire de boutons de manchette offerte par Camilla Parker Bowles au prince Charles. Il s’agissait de 2 lettres « C » entrelacées. C de Chanel, de Camilla ou de Charles ? That is the question !
Notre source très sérieuse sur l’anecdote de la royale honey moon 😊👑
La succulente histoire des boutons de manchette nous montre qu’aucune mode ni époque ne parvient à esquiver les valeurs sûres de nos armoires et boîtes à bijoux. Aristocrate ou homme du peuple, femme d’affaires ou fan de bijoux ethniques, nous aimons toutes et tous nous révéler par quelques détails finement choisis. Détails ! Euphémisme ou insulte pour citer le plus intemporel des accessoires à la James Bond ?
Le bouton de manchette pour femme en argent fin et morta : ça donne quoi ?